Le Séminaire interdisciplinaire, obligatoire à la maîtrise comme au doctorat, prévoit que des chercheurs étrangers invités à l’occasion par l’Institut offrent des séances spéciales (généralement 4 à 8 conférences spéciales par année). Tous les professeurs, chercheurs et étudiants des cycles avancés sont conviés à ces séances dites « extraordinaires ».

Vous trouverez sur cette page les anciennes conférences de l’Institut et celles à venir avec les documents proposés à la lecture par les invité.e.s qui ont trait à leur présentation.


Automne 2025

Claudio Vacanti (12 septembre)
« Télégramme de Carthage. Pour une analyse intégrée des signalisations militaires puniques » Événement suivi du traditionnel pot de la rentrée de l’IEAM

Ce séminaire présente une enquête sur les signalisations militaires par le feu et la fumée dans le monde punique. L’analyse repose sur la confrontation de plusieurs types de sources — textes littéraires, images, données de fouille — et sur l’application de modèles de visibilité atmosphérique inspirés de la physique contemporaine. Une attention particulière sera accordée au parallèle technique avec le télégraphe hydraulique hellénistique et aux problèmes concrets de synchronisation, de portée et d’interprétation des signaux. L’objectif est d’examiner comment une approche croisée permet de redonner corps à une pratique militaire qui n’a laissé que des traces indirectes, et d’ouvrir une réflexion méthodologique sur la manière d’articuler disciplines techniques et critique historique.

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John Scheid, Collège de France (3 octobre)
« Les Commentaires des frères arvales, un document extraordinaire mais particulier. Informations et silences de protocoles officiels des prêtres de la cité de Rome »

Après une présentation de la nature de ces procès-verbaux épigraphiques datant entre 21 av. et 241 ap. J.-Chr., et de leur raison d’être, le séminaire décrira l’évolution progressive de ces comptes-rendus annuels. Même si leur longueur et précision augmente, les rapports ne concernent jamais la gestion administrative du lieu de culte et du sacerdoce public des arvales, ni les décisions liées à la transformation des lieux. L’examen de l’ensemble des procès-verbaux et leur rapprochement du calendrier religieux annuel que ce sacerdoce affichait suivant un ordre de l’empereur comme la plupart des lieux de culte qu’il fit construire ou rénover, montre qu’en fait la seule utilité de ces comptes-rendus était d’ajouter année après année la date du sacrifice de Dea Dia, qui était mobile.

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Paulin Ismard, Aix Marseille (24 octobre)
« Les mathématiques aux origines de la démocratie ? Retour sur la réforme de Clisthène »

Mon intervention portera sur la réforme clisthénienne, qui marque l’avènement du régime démocratique athénien (508/507 avt. notre ère). La sophistication de l’organisation civique issue de la réforme continue en effet d’intriguer, et les inspirations intellectuelles du grand homme, dont Gustave Glotz disait qu’il était « un homme d’Etat doublé d’un mathématicien », demeurent énigmatique. À la suite d’un ouvrage conçu avec Arnaud Macé, je souhaite déplacer le cadre d’analyse de l’inspiration intellectuelle de la réforme en faisant porter l’attention sur un type de savoirs traditionnellement négligé, un savoir du nombre, celui dont font preuves ceux qui comptent les moutons dans la colline, les hommes sur le champ de bataille, les osselets et les jetons des jeux dont la clameur emplit les tavernes. Ces mathématiques vernaculaires qu’il est possible de reconstituer grâce à une lecture fine des Lois de Platon, on le verra, se distinguent des spéculations savantes que la tradition a attribuées à un Pythagore ou un Thalès. Transmis de générations en générations par le biais d’un apprentissage collectif, fruits de protocoles d’actions répétés, notamment en contexte militaire, ces savoirs mathématiques concrets, dont les opérations étaient maîtrisées par une grande partie de la population offre l’arrière-plan à partir duquel il est possible de comprendre la réforme de Clisthène. Celle-ci consistait avant tout dans la maîtrise des processus de division et de recomposition de collectifs, soit un art du rangement et du classement des choses et potentiellement des hommes, attesté dès l’époque d’Homère.

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Rebecca Robinson, Université de Montréal (21 novembre)

« Écrire l’État : les récits de fondation chez Tite-Live et Sima Qian »

Dire que l’écriture historique en Chine ancienne et à Rome était importante est un euphémisme. Les deux sociétés possédaient de riches traditions historiques qui restent importantes en Chine et en Occident aujourd’hui. À Rome comme en Chine, l’écriture historique était considérée comme un moyen d’interroger le présent et d’utiliser le passé pour critiquer le présent. Les histoires qui nous sont parvenues sont des œuvres monumentales qui continuent à façonner notre compréhension des deux États. Tite-Live et Sima Qian ont écrit leur histoire en commençant par le commencement, c’est-à-dire par la fondation de leurs civilisations respectives, mais pourquoi ont-ils commencé là où ils ont commencé ? Ce séminaire propose d’examiner des extraits de l’Ab Urbe Condita de Tite-Live et du Shiji (Mémoires historiques) de Sima Qian en les comparant, et de discuter des implications des récits fondateurs de la Chine et de la Rome anciennes, et de la manière dont ils ont façonné les récits historiques ultérieurs. Nous espérons qu’en comparant les deux sources, nous pourrons déstabiliser ce que nous pensons des textes familiers et parvenir à de nouvelles lectures, ou à des lectures nouvellement nuancées.


Hiver 2025

Automne 2024

Génie en herbe (13 septembre)

Mike Sampson (25 septembre)

Journée automnale de l’ACLAMÂ (27 septembre)

Georges Boys-Stones (4 octobre)

Steve Mason (29 novembre)

Hiver 2024


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