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Servius

Auteur, à la fin du IVe siècle après Jésus-Christ, d’un long commentaire de toute l’œuvre de Virgile, Servius semble l’un des derniers défenseurs des œuvres et de la littérature païennes au sein d’un Empire de plus en plus christianisé. Parmi ces analyses linéaires des poèmes virgiliens, les Commentarii in Vergilii Aeneidos libros XII de Servius présentent la particularité de nous être parvenus dans leur intégralité, contrairement à ceux de Donat ou de Probe notamment. Quant bien même ce texte, dans la version que nous connaissons, ne saurait être tenu pour le fruit du travail d’un seul individu, il possède cependant assez d’homogénéité pour être traité comme un tout.

Fruit d’une étroite collaboration avec Séverine Clément-Tarantino, maître de conférence à l’Université Charles de Gaulle – Lille 3, les douze livres des Commentarii serviens ont fait l’objet d’une première publication : la traduction commentée du Livre I est parue en 2015 aux éditions universitaires du Septentrion (Université de Lille). Ce travail s’effectue dans le cadre du projet international Polymnia, qui se propose de traduire, annoter et commenter tous les traités de mythographie (ou les commentaires considérés comme tels au Moyen Âge et à la Renaissance) écrits en grec ou en latin.

Mythographie

Parmi les analyses linéaires des poèmes de Virgile, les Commentarii attribués au grammairien Servius présentent la rare particularité de nous être parvenus dans leur intégralité. Les recherches visent à déterminer la manière dont Servius utilise dans ses gloses du poème virgilien les notices mythologiques pour présenter parfois à ses lecteurs une approche plus tendancieuse qu’il n’y paraît, révélatrice de son orientation politico-religieuse. Il semble impossible en effet que le grammairien, dont l’œuvre servit à éduquer les jeunes Romains, n’ait pas pris une position forte dans la lutte que se livraient, d’un côté les adeptes de la tradition païenne ancienne — symbolisée par les œuvres virgiliennes et donc défendue par les commentaires serviens — et de l’autre les tenants de la nouvelle religion chrétienne. Un commentaire de l’Énéide constituait forcément un texte majeur et recèle donc un point de vue fort, que l’on peut découvrir notamment dans les récits mythologiques. Plus généralement, l’étude de ce type d’écrits nous aide aussi à éclairer les mentalités de cette période charnière, entre tradition païenne et innovation chrétienne.

Membre de Polymnia, Réseau de recherche sur les mythographes anciens et modernes.

Étudiant.e.s sous sa direction

Publications

Servius. À l’école de Virgile. Commentaire à l’Énéide Livre II. Traduit, présenté et annoté par Alban Baudou et Séverine Clément-Tarantino, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2023.

« †aius matris deum (Serv., Ad Aen. VII, 188) : petite enquête sur la Grande Mère » dans A. Baudou, M. Essaidi et Y. Lehmann (éds.), L’historiographie romaine. Morphologie, thématiques et postérité d’un genre littéraire : Hommages à Martine Chassignet. Turnhout, Brepols, 2020.

« Les abeilles et Mélissa, du symbole universel à l’hapax mythologique », Mélanges en l’honneur du Professeur Paul-Hubert PoirierCahiers d’études anciennes, LIV, 2017, p. 19-49.

Servius. À l’école de Virgile. Commentaire à l’Énéide Livre I. Traduit, présenté et annoté par Alban Baudou et Séverine Clément-Tarantino, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2014 (Savoirs et systèmes de pensées. Mythographes).

« Le drame de Didon et la critique servienne », Revue d’études latines 90, 2012, p. 275-288.« Commenter la propagande : l’engagement virgilien dans les Commentaires de Servius », Dialogues d’histoire ancienne 8, 2013, p. 291-304.

« Le vol du Palladium, Servius et les événements du IVe siècle après J. C. », Latomus 68, 2009, p. 981-996.

« Étymologies grecques et noms latins : le témoignage de Servius », dans L’étiologie dans la pensée antique, Turnhout, Brepols Publishers, 2008, p. 71-83.

« Historiam per transitum tetigit : relecture servienne de l’Énéide », Cahiers d’études anciennes, XLII, 2006, p. 93-117.

« Les noces de Philologie et de Propagande : l’étymologie dans le corpus annalistique romain », Revue Belge de Philologie de d’Histoire, 83, 1, 2005, p. 131-148.

« “Publico priuatoque” : de la complémentarité des genres chez Tite-Live », dans Marianne Coudry et Thomas Späth (éd.), L’ invention des grands hommes de la Rome antique = Die Konstruktion der grossen Männer Altroms: actes du colloque du Collegium Beatus Rhenanus, Augst, 16-18 septembre 1999, Paris, De Boccard, 2001, p. 321-332.

« Les fragments des Annales de Pison tirés de l’Origo gentis Romanae », Phoenix, 52, 1-2, 1998, p. 55-82.

« Note sur Papirius Maso, le triomphe, le laurier et le myrte », Échos du monde classique, 16, 2, 1997, p. 293-304.

« Ἰταλία, Italia: la position d’un annaliste sur un problème étymologique de deux mille cinq cents ans », Les Études Classiques, 65, 3, 1997, p. 211-223.

« Censorinus et le saeculum pisonien », Revue de Philologie, de Littérature et d’Histoire anciennes, 69, 1, 1995, p. 15-37.

« Tarpéia, traîtresse indo-européenne, héroïne pisonienne », Cahiers d’études anciennes, XXIX, 1998, p. 81-89.

Les fragments des Annales de L. Calpurnius Piso Censorius Frugi, édition, traduction et commentaire, thèse non publiée à l’Université Laval, 1993.